Qu’est-ce que l’électrochimiothérapie ?

L’ÉLECTROCHIMIOTHÉRAPIE, UNE NOUVELLE TECHNIQUE POUR LE TRAITEMENT DES TUMEURS CUTANÉES

L’électrochimiothérapie est facile d’utilisation, rapide, avec des résultats excellents scientifiquement prouvés. Ce traitement correspond à la combinaison des injections intra-tumorales d’agents cytotoxiques couplées à l’application d’impulsions électriques à haute tension et brèves.

L’électrochimiothérapie provoque une perméabilité augmentée de la membrane des cellules tumorales. Ce traitement contient à la fois des méthodes chimiques – un agent chimiothérapeutique – et physiques – l’électroporation.

Une augmentation rapide et importante de la concentration de médicaments, et donc de la cytotoxicité, dans les cellules tumorales est alors observée.

DES IMPULSIONS ÉLECTRIQUES SUR DES CELLULES VIVANTES

Ce procédé physique affecte toutes les cellules présentes autour des impulsions électriques. L’assimilation du médicament cytotoxique est supérieure dans les cellules tumorales, ce qui accroît son efficacité à tuer ces cellules par apoptose ou lors de leur mitose fréquente.

Les impulsions électriques augmentent considérablement l’efficacité des médicaments cytotoxiques, tout en réduisant leurs effets secondaires.

L’électrochimiothérapie a également un impact majeur au niveau des tissus, appelé verrou vasculaire.

L’application d’impulsions électriques sur les tissus provoque un arrêt temporaire du flux sanguin dans les zones électrifiées.

Le mécanisme est basé en partie sur la présence d’histamine dépendante de la réponse immunitaire.

La durée de l’interruption du flux sanguin dans les tissus sains (une à deux minutes dans le muscle) est insuffisante pour produire une dangereuse hypoxie ou d’autres effets secondaires (Gehl et al. 2002).

À l’intérieur des tumeurs, cette occlusion vasculaire dure plusieurs heures.

De plus, les cellules endothéliales vasculaires se divisent, pour sans arrêt produire de nouveaux vaisseaux dans la tumeur ; cellules qui sont également sensibles à l’électrochimiothérapie.

Ce verrou vasculaire réduit le flux sanguin dans la tumeur, augmentant ainsi l’efficacité de l’électrochimiothérapie (Sersa et al. 2008).

La preuve de l’effet de ce verrou vasculaire a été observée sur des modèles histologiques, physiologiques et numériques.

La sécurité et l’efficacité de l’électrochimiothérapie ont été récemment démontrées dans des tumeurs irriguées par de larges vaisseaux sanguins et dans le traitement de métastases situées près de vaisseaux hépatiques majeurs (Miklavčič, 2014).

Finalement, une activation du système immunitaire se produit.

Selon des études préliminaires, cette activation implique l’IL-2 et les récepteurs de type Toll.

Des expériences ont été menées sur des souris immunodéficientes dans lesquelles des tumeurs ont été implantées expérimentalement ; le retard dans la croissance de la tumeur est deux fois plus rapide dans les souris immunodéficientes que dans les souris immunocompétentes.

De plus, aucune souris immunodéficiente n’a été guérie alors que 80% des souris immunocompétentes ont éliminé la tumeur (Bretonneau, 2012).

LES INJECTIONS DE MÉDICAMENTS CYTOTOXIQUES

Un prérequis essentiel pour une électrochimiothérapie efficace est l’injection de la bonne dose de médicament.

L’APPLICATION DES IMPULSIONS ÉLECTRIQUES

Le principe physicochimique explique pourquoi l’électrochimiothérapie est efficace sur toutes sortes de tumeurs.

Chaque cellule vivante est isolée de l’environnement externe par une membrane dont la perméabilité est modifiée par les impulsions électriques.

L’électrochimiothérapie est efficace sur toutes les sortes de tumeurs mais son niveau d’efficacité semble varier selon le type de tumeurs.

Plusieurs raisons peuvent expliquer cela : une variabilité intrinsèque à la sensibilité des cellules tumorales aux médicaments ; une perméabilité de la membrane inexistante ; une mauvaise distribution des médicaments ; ou encore des cellules tumorales immunogènes.

Le champ électrique n’est pas appliqué pour tuer les cellules, mais pour créer une perméabilisation temporaire.

Les gènes présents dans les cellules exposées au champ électrique ont été analysés en utilisant une puce de l’ADN : les impulsions électriques provoquent une réaction de stress, caractérisée par la présence de la protéine Hsp70 (Miklavčič, 2004).

GUÉRISON DE LA TUMEUR

Après le traitement, une première phase, caractérisée par une inflammation (granulocyte neutrophile, lymphocytes, plasmocyte) a lieu, et est suivie par une nécrose pour 80% des tumeurs.

Deux semaines après le traitement, une diminution du nombre de cellules apoptotiques sans inflammation est observée.

La forte nécrose des cellules tumorales est généralement un signe positif.

La nécrose reste localisée puisque l’électrochimiothérapie n’atteint que le cycle cellulaire (par une mort mitotique), et pas les cellules en état de quiétude telles que les cellules musculaires ou nerveuses.

LE PRINCIPE DE L’ÉLECTROCHIMIOTHÉRAPIE

Le médicament anticancéreux entoure la cellule.

L’électroporation expose la cellule à un champ électrique à haute intensité qui déstabilisé temporairement la membrane. Pendant ce temps la membrane est perméable au médicament anticancéreux entourant la cellule.

Quand le champ s’arrête, les pores de la membrane se referment, renfermant les médicaments à l’intérieur.

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